Comment intéresser les habitants à la politique de la ville, c’est la question qui nous amine depuis la création de l’association. Pour sortir un peu des questions thématiques que nous avons pu traiter par le passé, il nous a semblé intéressant d’explorer le champ prospectif. Car la ville se construit sur le temps long. La Toulouse d’il y a 20 ans est très différente de celle que nous connaissons aujourd’hui et son visage en 2050 s‘imagine dès aujourd’hui. Nous nous sommes donc inspirés des 4 scénarios prospectifs de l’ADEME que nous avons déclinés et illustrés pour la ville de Toulouse. Puis nous sommes descendus dans la rue pour inviter les toulousains à voyager dans le temps jusqu’en 2050 et interroger les habitants pour comprendre quelle vision leur semblait la plus désirable, crédible ou redoutée. A chaque fois, des passants curieux se sont arrêtés et la conversation s’est engagée naturellement. Les échanges sont riches, concrets, tranchés mais jamais indifférents à l’avenir de notre ville. A l’issue des discussions, ceux qui le souhaitent peuvent écrire du futur aux toulousains de 2023.
Les 4 visions de Toulouse en 2050
Ces visions sont volontairement très contrastées pour susciter des réactions. L’avenir de Toulouse s’écrira sans doute dans un mélange de ces visions. Elles sont un support au débat et non pas une illustration des souhaits de l’association ! Chacun d’elle est présentée sous une angle majoritairement positif (encore que cela reste très subjectif!) pour ne pas influencer les participants mais avec un ou 2 aspect négatifs.
Une cité coopérative
« C’est une vision où la consommation individuelle cède la place à l’économie du partage qui permet de maintenir un niveau de confort comparable sans produire plus : des liens plutôt que des biens. On mise sur l’entraide à différentes échelles pour dépasser les problèmes sociaux et environnementaux. Les activités sociales prennent la place des activités matérielles. On joue collectif avant tout, on partage la plupart des objets de la vie quotidienne grâce à des bibliothèques d’objets dans chaque quartier et des véhicules en auto-partage, on favorise les transports en commun, l’habitat partagé. La coopération entre les générations, les territoires etles entreprises, l’économie circulaire et la mixité sociale sont favorisées. »
Une super smart city
« C’est le scénario où on parie sur la technologie pour résoudre les problèmes que nous rencontrons. Tous ces projets qui nous semblent très futuristes aboutissent et viennent changer notre quotidien. Cela peut sembler de la science-fiction mais tous ces projets sont à l’étude aujourd’hui et depuis plusieurs années, des dizaines d’entreprises établies et start-ups y travaillent activement et l’état et les collectivités subventionnent une partie de ces projets de recherche à hauteur de centaines de millions d’euros. Toulouse, grâce à son histoire, ses entreprises et aux compétences d’une partie des ses habitants, devient une métropole centrale dans le monde pour le développement de ces technologies et sa population croît très fortement. Cependant, ces progrès profitent essentiellement à ceux qui ont les moyens de les acheter et les inégalités se creusent. »
Une ville frugale
« C’est le scénario où on accepte de ne pas consommer plus que ce que la nature peut fournir. On adopte un mode de vie résolument sobre et on ralentit notre rythme. On consomme moins, on a besoin de produire moins et donc on travaille moins. On part en vacances dans la région plutôt qu’au bout du monde et on utilise essentiellement des ressources locales pour l’alimentation et la fabrication. Les activités spirituelles prennent la place des activités matérielles. »
Une métropole verte
« C’est le scénario où on fait confiance au marché et à la croissance verte pour répondre aux problèmes sociaux et environnementaux en essayant de toucher au minimum à nos modes de vie. Par exemple, les voitures à essence sont remplacées par les voitures électriques mais il y en a toujours autant en ville et donc de plus en plus de bouchons avec l’augmentation de la population. On continue à miser sur l’attractivité de la métropole pour augmenter l’activité économique et ses retombées pour la ville. Les tendances que l’on voit déjà se développer aujourd’hui s’accentuent : la livraison des courses et des repas à domicile et le développement de la VOD amènent la fermeture de nombreux commerces, restaurants, cinémas et lieux de culture, ce qui change le visage de la ville. »
Toulouse hier
La carte postale du futur
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